vendredi 30 janvier 2009

MÉMOIRE VIVE

Lors d'un dernier repas réunissant tous (ou presque) les ex FASA, au coin d'une table nous en étions venu forcement, à parler histoire. La ville de BITCHE et surtout sa citadelle en étant richement fournie.
Plus particulièrement la discussion portait sur les spécificités d'Alsace Moselle.
Occasion à laquelle je rappelai la particularité des monuments aux morts des trois départements lesquels ne portent pas l'inscription traditionnelle "MORT POUR LA FRANCE".
Discussion en suivit, débat, désaccord puis doute de ma pars.(quoique)
Ne voulant pas insister, j'ai préféré, une fois chez moi, me replonger dans mes lectures pour y chercher confirmation de mes dires.
Et donc voilà un des résultats de mes pérégrinations livresques.





La mémoire des combattants alsaciens et mosellans des deux guerres mondiales

Mon grand-père français a été fait prisonnier par les Prussiens en 1870 ; mon père allemand a été fait prisonnier par les Français en 1918 ; moi, Français, j'ai été fait prisonnier par les Allemands en juin 1940, puis enrôlé de force dans la Wehrmacht en 1943, j'ai été fait prisonnier par les Russes en 1945.
Voyez-vous, Monsieur, nous avons un sens de l'histoire très particulier.
Nous sommes toujours du mauvais côté de l'histoire, systématiquement : les guerres, nous les avons toujours terminées dans l'uniforme du prisonnier, c'est notre seul uniforme permanent.


Mémoires d'un mineur lorrain, recueillies par Jean HURSTEL




Dans les trois départements d'Alsace Moselle annexés à l'Empire allemand en 1871, redevenus français en 1918, et à nouveau annexés à l'Allemagne nazie de 1940 à 1944 en violation de l'armistice de juin 1940, le souvenir des soldats qui ont combattu dans des armées opposées pendant les deux guerres mondiales reste douloureux.

Pendant la 1ère guerre mondiale, les Alsaciens et les Mosellans qui étaient restés sur place en 1871 ont été incorporés dans les armées allemandes, tandis que leurs frères, neveux, cousins qui étaient passés en France ont combattu dans les armées françaises.

Pendant la 2ème guerre mondiale, 130 000 Alsaciens Mosellans, les « malgré nous », ont été incorporés de force à partir de l'été 1942 dans la Wehrmacht et dans les unités d'élite de la Waffen SS.
Des milliers de jeunes Alsaciens Mosellans ont fui vers la Suisse et la France occupée pour y échapper et s'engager dans la Résistance ou les Français libres.
Ceux qui étaient pris étaient immédiatement fusillés comme déserteurs.
Les insoumis ont été internés et déportés dans les camps de Schirmeck et du Struthof.
Leurs familles, en représailles, ont été déportées en Allemagne et leurs biens saisis.

Environ 90 % des « malgré-nous » ont été engagés sur le front de l'Est face à l'Armée rouge ; 20 000 d'entre eux ont été faits prisonniers ou bien ont déserté et se sont rendus aux Soviétiques qui les ont disséminés dans une centaine de lieux d'internement où les conditions de captivité étaient très dures.
Le général PETIT, chef de la mission militaire de la France libre en URSS, a obtenu du gouvernement soviétique que les prisonniers français soient regroupés au camp de Tambov.
En juillet 1942, un premier contingent de 1 500 Alsaciens Mosellans a été acheminé vers l'Afrique du Nord où ils ont été incorporés dans l'armée française reconstituée.
Les autres ont eu beaucoup de difficultés à rentrer en France après la guerre, parfois tardivement, le dernier en 1955, 10 ans après la fin du conflit.
Au total, 22 000 « malgré-nous » ont été tués sous l'uniforme allemand et 13 000 ont été portés disparus.
Treize jeunes Alsaciens Mosellans qui avaient été incorporés dans la Division SS Das Reich responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944, ont été jugés en 1953 au cours du procès de Bordeaux, condamnés, puis amnistiés.

Suspects aux yeux de nombreux Français, persuadés d'être incompris, ces « soldats honteux », engagés sous l'uniforme du vaincu, témoins gênants dans une France qui voulait oublier qu'elle avait par deux fois abandonné l'Alsace Moselle aux Allemands, restent hantés par le souvenir de leurs camarades qui sont « morts pour rien ».

Ce poids de l'histoire et ce passé douloureux expliquent la spécificité des monuments aux morts d'Alsace Moselle



:
- ni statue de poilu héroïque, ni inscriptions patriotiques exaltant la victoire ;
- une statuaire qui exprime le déchirement, la souffrance ;
- des inscriptions qui entendent honorer tous les morts alsaciens lorrains.
(source EXT)




Le monument aux morts de Strasbourg est situé Place de la République à Strasbourg, chef-lieu de la région Alsace et du département du Bas-Rhin.

Il a été élevé en 1936 en mémoire des enfants de la ville tués lors de la Première Guerre mondiale qui se déroula de 1914 à 1918. C’est le premier conflit armé qui impliqua autant de pays à travers le monde. Les pertes humaines s’élevèrent à plus de huit millions de morts et six millions d’invalides

Le monument aux morts de Strasbourg a été inauguré, le dimanche 18 octobre 1936, par le président de la République Albert Lebrun. Il porte comme seule inscription « À nos morts » sans mentionner la patrie pour laquelle les soldats sont tombés. En effet, la région a été au gré des guerres tantôt allemande, tantôt française, et des Alsaciens sont tombés au combat des deux côtés.

Pour honorer ces morts, il a été élevé une Pietà laïque représentant une mère (symbolisant la ville de Strasbourg) tenant sur ses genoux ses deux enfants mourants. L'un regarde en direction de la France, l'autre vers l'Allemagne. Ils sont tombés après avoir combattu l'un contre l'autre mais devant la mort, ils se donnent la main. L'absence d'uniforme rend le drame de Strasbourg et de l'Alsace encore plus pathétique.


La sculpture a été réalisée par Léon-Ernest Drivier, (1878-1951), dans le style d’Auguste Rodin.


(Source Wikipédia)


Les passionnés d'histoires locales que vous êtes tous,je n'en doute pas, pourront compléter leur savoir ICI

Aucun commentaire: